jeudi 12 décembre 2013

Major Caritas Est : en finir avec la "charité municipale" à Saint-Mandé

Karim Fraoua
Ce qui distingue l'État de droit de l'œuvre caritative c'est que, dans le premier cas, le droit s'applique à tous sans distinction, tandis que dans le second cas il faut faire œuvre de sollicitation afin d'accéder à cette aide. En l'occurrence, aussi bien dans la restauration scolaire que dans l'accès aux activités sportives ou culturelles, il existe l'outil du quotient familial qui peut permettre à tous nos concitoyens de recevoir l'aide attendue sans demander audience à qui que ce soit, qu'il s'agisse du maire ou d'une quelconque autorité.

Il s'agit d'un principe élémentaire de justice fiscale. Celui-ci permet qu'une municipalité, quelle que soit sa couleur politique, puisse agir en faveur de ses concitoyens au moyen de règles claires, sans les mettre en position inconfortable, sans les rendre redevables à l'égard d'une personne en particulier : c'est l'esprit même de notre république et de notre devise, Liberté, Égalité, Fraternité. Le bien-être de tous passe par l'application concrète de ces principes, et non par un rendez-vous dans le bureau du maire !

Lorsqu'un maire et son équipe municipale disent agir au "cas par cas", ils tendent à établir sans le dire une relation de réciprocité, et dans ces conditions le soupçon d'une intention électoraliste est difficile à écarter. Nous avons, pour notre part, l'intention de mener une politique juste qui ne cherche pas à mettre en porte-à-faux nos concitoyens. Une politique ne prenant jamais la forme d'une faveur ou d'un passe-droit, mais simplement d'un droit ouvert à tous au nom d'une règle établie une fois pour toutes.

Le recours au "cas par cas" dénote en outre une vision profondément conservatrice et passéiste de la société. Croire qu'une demande, aussi légitime soit-elle, doit passer par les desiderata et le bon vouloir d'un édile ou de son représentant est aux antipodes de nos valeurs républicaines et du fonctionnement moderne de notre État. Cette logique pousse chacun à espérer pour soi en considérant les autres comme des concurrents potentiels.

Certains objecteront le coût d'un arbitrage en faveur du quotient familial : le bien-être de nos enfants et des familles n'est-il pas, en l'espèce, prioritaire ? Le climat de confiance et d'équité entre tous est-il quantité négligeable ? Un budget municipal n'est jamais un objet de pure expertise financière, mais reflète des priorités et une vision claire des valeurs à promouvoir dans l'intérêt de tous.

Karim Fraoua, Laurence Solovieff et l'équipe de campagne

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